dimanche 13 janvier 2008

Utilitas, -atis, f

Je vous préviens tout de suite, je décline toute responsabilité pour l'ennui pouvant naître de ce post : c'est Froddy qui a commencé, elle a posé une question en forme de sujet de philo, elle m'a cherchée.
C'est tout à fait inconscient de faire ce genre de choses avec un khâgneux dans son entourage, c'est un coup avoir une réponse.
En trois parties trois sous parties.
Enfin vu mon amour du plan, avec moi ça risque pas, c'est déjà ça. Mais je crois que néanmoins un post complet s'impose plutôt qu'un simple commentaire...


Si votre discussion avec Rémouche n'a pas été tout à fait concluante (c'est l'impression que je retire de la lecture de ton "résumé"...) c'est que vous ne parliez pas de la même chose...D'où inévitable dialogue de sourd, effet quiproquo.
Et même toutes les réponses (oui deux c'est plusieurs) qui ont été données pour l'instant ne parlaient toutes pas de la même chose...Et chacun a mêlé des concepts différents dans un joyeux mic mac...
Utilité
Efficience
Nécessité
"Profitabilité"
Intérêt
Importance
Praticité
Futilité
etc...
Toutes ces choses on été abordées un peu en vrac sans distinction comme si toutes renvoyaient à l'utilité (je ne juge pas (encore), pas d'ironie dans mon conditionnel, je commence seulement par analyser, car après tout pourquoi pas)

La discussion a été d'autant plus compliquée que plusieurs questions s'y sont imbriquées sans être distinguées :
Qu'est-ce que l'utile ?
Tout est-il utile ?
Y a-t-il une utilité de l'inutile ?
...

Ensuite, différentes sphères ont été abordées, une fois encore, sans distinctions préalables :

°Rémy parle de cosmos (i.e de l'univers en tant qu'il est organisé voire harmonieux...), de l'échelle du monde, de l'être en général.
°Kro considère l'utilité du point de vue d'individu mais aussi des répresentations (cf sa référence à Marx) ou de la société, de l'échelle politique (cf les remarques sur l'enseignement de la philo).
°Cararmellemou s'est rapprochée de certaines considérations de Kro en évoquant "notre univers" c'est à dire en se plaçant là encore du point de vue du sujet (de l'individu) mais cette fois plus abordé du point de vue plus pragmatique de ses perceptions (l'objet inutile auquel on ne fait pas attention) que du point de vue de son "développement personnel" comme l'avait pu faire Kro ("ce qui fait que confronté à ça on ne se sent pas inutile")
°Froddy a encore eu la démarche la plus conceptuelle en cherchant plus à se rapprocher du dictionnaire, à parler du concept d'utilité en soi.

(Soit dit entre parenthèses, on voit qui est en fac de physique, qui fait de l'histoire des mentalités, qui fait des sciences de l'ingénieur et qui aurait peut-être bien du faire L ^^)

Faisons comme l'oncle Descartes le suggère pour les questions de méthode : divisons la difficulté en problèmes simples plutôt que d'essayer de définir 4 choses à la fois pour répondre à 6 questions différentes.

"Qu'est-ce qui est "utile" ? Là, bonne question. Fondamentale, qui plus est, dirais-je." nous dit Kro. Et elle s'empresse de ne surtout pas y répondre vu que c'est pas évident ^^
A mon avis, la question encore plus fondamentale que "qu'est-ce qui est utile ?" c'est "qu'est-ce que l'utile ?" car elle nous invite à vraiment conceptualiser à apporter une définition plus que des exemples qui n'apportent jamais de véritable réponse même s'ils peuvent nous mettre sur une piste. C'est également celle que je vais suivre pour commencer, les autres questions "tout est-il utile ?", "Y a-t-il une utilité de l'inutile ?" "Le jugement "c'est inutile est-il forcément dépréciatif ?" ne pouvant venir qu'après (comment répondre à une question dont un des termes n'a pas été défini ?).
Bien entendu je précise tout de suite que je n'ai aucune prétention d'exhaustivité, il y a de quoi remplir une dissertation complète (chose qui elle même aurait du mal à être exhaustive sur une question si vaste). J'entends juste apporter quelques éléments de réponse pouvant, pourquoi pas, être ensuite source de nouvelles réflexions, peut-être dans un style un peu "brouillon" du genre annotations, je préviens.

(Bon Kro me dit de faire en moins de 6h et je me rends compte que si je veux tout dire, je vais devoir y passer effectivement bien 4h...Je vais éviter et me contenter de répondre à quelques trucs que j'ai lu...)

Rémy, déplace la question en disant "Si cette chose n'était pas, alors le reste (du moins en partie) serait différent de ce qu'il est. Son utilité découle de son existence qui influence son environnement." Ce n'est pas parce qu'une chose est efficiente, que de son existence découlent certains effets qu'elle est à proprement parler "utile"
L'utile (et je réponds là à une question de Froddy) a effectivement la même racine que le mot "outil" et ce n'est pas un hasard. Utile, est à envisager (et forcément, sinon on parle d'autre chose) du point de vue de l'action. Un marteau permet d'enfoncer un clou : un marteau est utile.
Ce n'est pas pour autant cependant qu'il faut réduire l'utile au champ du matériel, du concret : par exemple, une définition précise des termes est utile pour mener à bien une réflexion ^^.
Rémy, dans une vision assez spinoziste de l'être (mais ça je sais pas s'il l'a fait exprès...) des choses et de l'être, confond utilité et nécessité. Il ne dit pas une connerie, il ne parle juste pas de la même chose que Froddy, sa thèse est défendable mais hors sujet.
D'ailleurs il l'embrouille la pauvre puisqu'elle se met à dire "Mon existence n'est indispensable qu' à elle même." ce qui lui fait faire la même confusion entre utilité et nécessité. Regardez : ce marteau est utile pour enfoncer un clou mais il n'est pas indispensable. Je peux toujours enfoncer ce clou avec une masse, un caillou, mon poing si mon patrimoine génétique le permet...

Kro a dit "Face à ça, j'ai envie de dire que l'utilité de chaque chose dépend de chacun, et que par conséquent, dire ce qui est utile en soi et ce qui ne l'est pas, non seulement c'est con, mais en plus c'est arbitraire." alors je vais être con et arbitraire ^^
Enfin je vais nuancer : elle parle de "ce qui est utile" moi je vais plutôt parler de "l'utile" ce qui n'est pas la même chose (mais j'ai annoncé que ce serait le problème qui m'intéresserait en premier et pourquoi)
Certes, ce qui est utile varie selon les situations et les personnes : telle connaissance ultra pointue d'histoire ne sert de rien à l'apprenti plombier, c'est un fait, et pour le même historien, la même connaissance sera parfois utile parfois non selon le sujet qu'il a traiter par exemple...
En effet l'utile se définit forcément par rapport à un sujet. Et c'est compréhensible suite à ce que nous venons de dire à savoir que l'utilité se conçoit forcément par rapport à un action. Qui dit action dit deux choses : sujet de l'action et but de l'action. Et si on considère que le but donné à l'action est dans le sujet, dans ses intentions, on peut en déduire que l'utilité se définit bien par raport à un sujet qu'il n'y a pas de choses utiles absolument.
Néanmoins ça ne nous interdit pas de donner une définition de l'utilité en soi. Comme ? Eh bien quelque chose du genre : l'utilité est le caractère de ce qui est utile (façon dico...) c'est à dire de ce qui permet d'assouvir un besoin, par exemple.


====> Je pourrais encore continuer et j'ai bien peur de ne jamais m'arrêter (ou alors après bien plus de 6 heures...) Je m'arrête là, plus par flemme qu'autre chose. Je me dis qu'au pire, si j'ai des illuminations, je les rajouterai par edit ici en préviendant ailleurs.

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4 commentaires:

Blogger Kro a dit...

Je m'étais aussi fait la réflexion qu'en fonction de nos réponses, on voyait bien qui faisait quoi.^^ La tienne ne déroge pas d'ailleurs ^^

Sinon, je suis contente, j'ai suivi le fil. Enfin je crois. Donc au final, l'utile c'est ce qui permet d'assouvir un besoin. Non ?

Mais je reste sur ma faim, avec toutes les questions que tu as posées au début...
Tout est-il utile et y'a-t-il inutilité de l'inutile ?

En ce moment, j'ai la tête trop pleine de tas de trucs "inutiles", mais peut-on dire qu'ils le sont puisqu'ils me servent à quelque chose : réussir mon partiel, de là, peut-on dire que ce qu'on apprend en cours est inutile, haha.

Tiens, ça me donne une idée ça. On ne place pas forcément tous les besoins sur le même plan. Delà ma question : l'utilité a-t-elle toujours la même valeur ?
J'aurais plutôt tendance à dire qu'on hiérarchise les choses en fonction de leur utilité, en fonction de ce qu'elles permettent d'assouvir comme besoin. Mais j'ai le sentiment de tourner en rond parce que je retombe sur mon idée de tout est subjectif, nuancée certes, parce qu'au lieu de dire que rien n'est utile en soi, je dirais plutôt tout a une utilité, mais plus en moins.



Gnnnnn. Je nous ai vachement avancé.

14 janvier 2008 à 14:17  
Blogger Nouïlle a dit...

Moi demon côté je crois que me cerveau a fondu....
Et sinon les castors lapons sont ils érmaphrodite?

15 janvier 2008 à 16:21  
Anonymous Anonyme a dit...

Ah ba voila !
Merci à la Salamandre...
Quand je lui disais à Froddy que ça dépendait de ce qu'on entendait par "utile" ! Je savais bien que yahvé un probleme de définition, je me rendais bien compte que j'utilisait ce mot hors de son contexte, mais c'est tellement bon de la charier...
*Soupir*, Alix elle marche pas, elle vole...huhu !
(mais oui je t'aime)

Alix :"mais non moi je suis inutile (elle y tiend), je sert à rien, c'est pas péjoratif..."
Et moi de m'amuser :"ba si, si t'était pas là, je serais pas là (dans sa piaule) donc ton utilité c'est que tu sert à ce que je sois là (condition certe necessaire mais non suffisante à ma présence)"

Spinoza, ce nom me dit quelque chose...c pas un footballeur remplaçant ?!

15 janvier 2008 à 21:27  
Blogger Kro a dit...

Si si, il jouait dans la même équipe que Pol Pot et Mandela.

16 janvier 2008 à 17:39  

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