vendredi 11 janvier 2008

Atermoiements d'une empathique science palienne

J'ai un truc dans la vie : je suis très empathique, comme fille. En gros, ça veut dire que quand je lis / vois les malheurs des gens, je me mets à leur place et je perçois comment ils peuvent réagir face à ça, je comprends leur ressenti (enfin, je crois le comprendre...)

Et vous savez quoi ? L'empathie et les sciences politiques, ça ne fait pas bon ménage, ça vrille même le cerveau, dirais-je.

On mettra ça peut-être sur le compte de la fatigue, n'empêche, est-ce que vous trouvez normal que j'en sois presque à chialer quand j'apprends la mort de Hrant Dink, tellement je trouve ça triste? (journaliste turc d'origine arménienne assassiné en janvier 2007 (eh oui, il y a un an... on des vieux... bref).)
Ou que je m'enflamme contre le projet de loi interdisant la négation du génocide arménien (insupportable, ce truc, le pouvoir politique n'a pas à écrire l'histoire, et la France n'a pas à faire la police dans les affaires turques suite aux pressions des lobbys arméniens en France ! Grrr...) ?
Ou que je grince des dents dès que les Etats-Unis se mêlent de faire de l'Iran un Etat terroriste ? (je ne détaillerai pas plus avant, faut pas me lancer sur l'Iran, je suis fascinée par ce pays, donc je vais éviter de vous abreuver de ma fascination, ici en tout cas)

En fait, je crois que les études c'est mauvais : ça vous informe qu'on vous désinforme, ça vous procure un esprit critique et ça vous révolte encore plus contre la connerie humaine, alors que vous n'y pouvez fondamentalement rien. Je crois que c'est pour ça que j'aime l'histoire : au moins, je n'ai pas à y affronter mes contemporrains.


Une chose qui m'énerve, tant que j'en suis à évoquer sciences po, ce sont ces gens qui sont bien au chaud dans le truc, qui ont bossé pour décrocher le concours et qui, maintenant qu'ils y sont tapent sur l'institution, la dénigre et dénonce "l'esprit science po".
Ben justement, je crois que c'est très "esprit science po"(esprit science po spécial PES, dirais-je même), le ptit côté bobo bien intégré dans le système qui prétend le dénoncer. J'ai envie de leur gueuler : "ah tu ne veux pas y être ? Et ben vas-y, casse-toi, y'en a plein qui prendraient volontiers ta place !"
Sauf que non, ils ne veulent pas se casser justement. Et c'est là que ça devient très hypocrite. Parce que tout ça, ça ne les empêche pas de se dire que bon, s'ils avaient eu Paris, ils y seraient allés, et le jour des partiels, ils ont révisé car ils ont bien l'intention d'avoir leur année...

Ce que j'adore là-dedans, c'est que je me sens bien placée pour les critiquer. Ben oui, parce que quand on leur dit ce que je viens d'écrire, ils vous répondent qu'on se la pète et qu'on est élitiste. Personnellement, si j'y suis, c'est avant tout parce que c'est pluridiscplinaire et que j'aime les matières proposées. Honnêtement, strictement rien à foutre du prestige de l'institution, l'absence de Paris dans mon cv en témoignera. Je suppose que je ne suis pas la seule dans ce cas, mais je suppose aussi que ceux qui ouvrent le plus leur gueule à ce sujet ne sont pas les plus désintéressés.... Et ceux-là, je les supporte de moins en moins, pas plus en tout cas que les autres sciences paleurs qui se la pètent en clamant haut et fort que de toutes façons ils ne branlent rien (mon oeil !!!).

'Fin bon, voilà, désolée de vous abreuver de mes ressentiments science paliens, mais disons que lors de mon premier partiel, je me suis rendu compte que y'en avait beaucoup que je n'avais pas franchement envie de revoir. A quelques exceptions notables tout de même. Parce qu'on trouve des gens biens partout.

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1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Drôle ça, mais j'ai le même genre d'impression en prépa. Déjà, un truc sympa, c'est que, à les entendre parler, il n'en a pas un qui fait ça (c'est un dire quelque chose d'assez contraignant, pour parler doucettement) par plaisir. Ils s'emmerdent devant un livre, ne supportent pas les cour d'histoire et détestent les maths. Mais sinon, ils adorent l'hypokhâgne. Et, chouette, leur statut de BL leur permet de cracher à la fois sur les matheux et les littéraires (surtout, ne jamais dire à un BL qu'il est littéraire. D'ailleurs, on ne dit pas un hypokhâgneux, mais un BL).
Et ici aussi on retrouve cet espèce d'infériorité mal assumée de provincial. C'est pas beau Paris, ils sont méchants, c'est tous des bourgs (non, on ne dit pas "bobo" à Marseille, ou rarement. Le dire c'est déjà l'être...) mais quand tu dis que t'as refusé Janson, "ah bon? mais t'es folle!!".
Enfin bref, si tout va bien, l'année prochaine je me tire...
Tinwë (qui ose enfin le commentaire, parce que ya des fois où elle en a marre de Marseille)

13 janvier 2008 à 17:31  

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