dimanche 31 août 2008

Nostalgie

Bientôt une semaine que me voilà rentrée, mais je ne me sens pas pour autant sortie de mon expérience togolaise, qui s'est avérée plus qu'enrichissante. Or, pendant ces trois semaines et demi, il m'est arrivé d'écrire mon ressenti du moment, les choses que j'avais vues et que j'avais peur d'oublier si je ne les écrivais pas quelque part. Du coup, je me suis dit que c'était bloguable, donc je vais bloguer tout ça. Désolée pour ceux que ça va faire chier, mais j'ai toujours un bout du cerval quelque part entre Lomé et Kpalimé, un bout qui a dit "non" quand on lui a dit "monte dans l'avion".

Donc voilà mes notes, telles que je les ai prises sur le coup. C'est parfois assez décousu, parce que je mettais vraiment ce qui me passait par la tête. En italique, je rajouterai quelques précisions quand ce sera nécessaire pour comprendre ce que je raconte, mais dans l'ensemble, ça devrait aller.


Mardi 5 août

*Posée avec Fafa dans une cahute petit dej' en face de la maison*

Une pensée émue pour Claire l'autre jour (avant-hier en fait... on prend tellement le temps ici que j'ai l'impression d'être arrivée il y a 10 jours), quand j'ai vu les séries importées sur le télé togolaise : à côté, le jeu des acteurs de Plus belle la vie est de qualité, faut dire que le doublage niaiseux en décalé ne les aidait pas.

Les gens vivent leur vie : ils rentrent, ils sortent, ils mangent un peu quand ils veulent. Ca fait bizarre, ils ne mangent jamais tous ensemble, mais par groupe de 2 ou 3.

Quand on sort, on rencontre toujours des connaissances avec qui on tape un brin de causette. Enfin, moi j'écoute leur causerie en éwé (langue parlée dans le sud du Togo). J'y comprends rien, mais j'aime bien.

Il y a toujours plein de musique, plein de couleurs, plein de bruit. C'est marrant de voir quelles similitudes on peut trouver dans un pays si différent. Des trucs qui rappellent que la France a été là, d'autres qui montrent qu'au fond, on a tous les mêmes besoins / envies. Ici, les femmes font la cuisine et la plupart du temps, ce sont elles qui commercent sur le marché. C'est marrant de voir qu'il n'y a qu'elles qui portent des trucs sur la tête. Je ne crois pas avoir vu de garçons le faire. (si, en fait, mais effectivement, c'est moins fréquent).

Lomé est une espèce de gros village dans lequel se complaisent poules et lézards. De temps en temps, un gratte-ciel se dresse, un peu perdu. Les gens roulent beaucoup en mob (ah, le zem... zem = moto-taxi, très courant là-bas), y'a aussi des voitures assez souvent. A part ça, on trouve plein de postes de téléphones, un pour trois personnes je dirais. Bon, peut-être pas, mais beaucoup en tout cas.


* Dans la cour. Les gars rangent le bazar des chantiers de juillet. Il y a Eugène, Anya Kolo, Anani et trois autres. Fafa fait sa lessive.*

Ca pue trop dans le garage car la voiture est en rade. Une vieille odeur d'essence, encore pire que celle des zems tous pourris ou des camions qui dégagent plein de poussière. Kossi m'a dit que c'était la batterie, il faudra la changer parce qu'elle l'a déjà fait plusieurs fois.

Beaucoup de prévention sur le sida et sur le port du préservatif. Fafa m'a dit que ça marchait, qu'il y avait de moins en moins de contaminations. Mais déjà trop de malades. 160 000, me dit Kossi. Et seulement 2300 bénéficient d'un traitement gratuit grâce aux trucs de l'ONU. A Lomé, y'a une antenne du PNUD (Programme des Nations Unis pour le Développement). Toute entourée de barbelés, je trouve ça assez ironique.


Je m'arrête là pour l'instant, histoire de ne pas faire trop pavé, surtout que la suite n'a pas été écrite à Lomé, donc ça fait une bonne coupure


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