lundi 1 septembre 2008

Nostalgie, suite

Comme son nom l'indique...

Mercredi 6 août

On vient d'arriver à Nyogbo.
On a sorti les lampes à pétrole because coupure de courant. C'est marrant, il n'est même pas 20 heures et j'ai l'impression qu'il en est 23. A Lomé, ça ne me faisait pas du tout ça (la nuit tombe à 18h30 là-bas).
Ca fait bizarre de quitter Lomé et tous les gens : Fafa, Akofa, Eugène, etc. La semaine prochaine, ils devraient venir passer quelques jours avec nous, une fois que les deux filles seront arrivées.
Hier, au bar, je me sentais vraiment chez moi, avec la bière, la musique, les amis.
Là, j'ai l'impression de recommencer complètement autre chose.

Horrible odeur de pétrole sur la route... que je retrouve ici, avec les lampes, ça et mes pieds qui puent. J'aimerais bien me laver maintenant.
Routes moins dézinguées que ce que je pensais. Ambiance tip top dans la voiture, j'en ai presque oublié que j'étais serrée. Presque, à cause des coudes de Mémé qui me rentraient dans les côtes quand il jouait du djembé.


Vendredi 8 août

Yovo, yovo ! Ce sont surtout les enfants qui le disent. (ce mot signifie "blanc" et les enfants l'ont tous à la bouche dans les villages, mais c'est beaucoup plus rare à Lomé, où je l'ai à peine entendu. Il faut le prendre comme une façon de dire salut, le plus souvent. )
J'espère que ça va bien se passer. Je ne veux pas faire la police. Je suis en vacances moi aussi.
C'est dommage que Mémé soit parti. Il m'aime bien et je l'aime bien. Les autres aussi cela dit, mais c'est pas pareil. (Mémé est finalement revenu une semaine plus tard).


Mardi 12 août

J'adore ces visages d'enfants hilares, toujours présents pour chanter. Je me sens utile dans ces moments-là, au moins en tant que catalyseur. C'est fou ce qu'on peut provoquer à 6 !

Au marché, j'aime cette façon qu'ont les femmes de fermer les petits sachets noirs. Délicatement, elles font le noeud doucement, elles ne tirent pas d'un coup sec comme on peut le faire en France. Elles prennent le temps. Ici, on prend toujours le temps, sauf pour manger, toujours un plat unique. C'est marrant d'ailleurs, j'aurais cru qu'ils passaient leur temps à manger des fruits, mais même pas.


Mardi 19 août

Ca y est, je commence vraiment à écrire comme la maîtresse, j'hésite avant de faire mes a...
Je pars dans une semaine et ça me donne envie de pleurer rien que d'y penser. D'autant que je quitte le chantier dans 4 jours.Ils vont tellement me manquer ! Surtout Mémé. Mais pas Anaïs et Anne-Sarah. Trop nunuches, et surtout trop méprisantes, trop humanitaires façon Arche de Zoé, genre le messie qui vient sauver les populations en apportant par centaines perles et crayons mais qui oublie au passage l'envie de vivre autre chose. Heureusement que Louise est là ! Avec elle on n'a tellement eu besoin de se faire des grands discours, on vit ensemble, c'est tout, et c'est parfait comme ça puisqu'on s'entend bien. Elle n'est pas facilement cataloguable. Les autres, elles sont chiantes. Surtout Anne-Sarah en fait. Anaïs, elle est gentille, quoi.

Mais je devrais surtout parler des autres. Anani qui roupille à côté de moi, par exemple. Lui, il m'a vraiment permis d'être à l'aise dès le début, insistant pour qu'on ne reste pas entre yovos, et il avait bien raison. Anani et son rire, et ses conneries, et ses lecture, ouais, ça va me manquer.
Et puis Komlan, le "joli garçon bien habillé", discret mais avec une place tout de même bien à lui dans le groupe, un rôle inestimable dans la gestion de la vie quotidienne. Komlan, qui vous répond toujours "c'est gratuit" quand vous lui dites "merci", de même qu'Anani dira toujours "bon apétit" entre deux "mange, sinon l'Afrique te mangera". Komlan le prévoyant, seul Amaybo (= noir) à avoir amené sa moustiquaire, même que Roy lui avait alors dit qu'il était un faux africain. N'empêche que depuis, y'en a plus d'un qui l'a squattée, sa moustiquaire. Komlan, mon cher collègue de travail, la paire qui fonctionne.
Roy adore se moquer de Komlan. Roy adore rigoler de tout en fait. Du soir au matin, il ne s'arrête que pour danser ou jouer du djembé. C'est aussi quelqu'un qui aime penser, réfléchir à des choses comme le sens de la vie. Ca contraste avec son côté gamin taquin devant l'Eternel. L'Eternel, d'ailleurs, il n'y croit pas, contrairement à Komlan.
Dans mon groupe de corvée, il y a Roy et puis il y a aussi Alex. Alex l'instituteur qui a toujours une pêche d'enfer avec les gamins et qui sait vraiment se faire respecter. La vocation, quoi. Notre responsable de chantier. Mais aussi Alex qui bouge bien les hanches le moment venu et qui a une sacrée descente question sodabi (alcool artisanal local à base de palme, particulièrement fort, le degré d'alcool variant de 40 à 70°).

Là, ils préparent la bouffe tous les quatre, pour la soirée africaine. Et Mémé vient de se réveiller, il va se faire une tisane puis il va aller les aider. Ca m'emmerde de le voir malade comme ça. Déjà, la semaine dernière il n'était pas là, et maintenant, il y a des moments où il est très fatigué. Il dit que c'est le paludisme. J'adore sa voix légèrement cassée et son rire, qui s'accompagne toujours d'un sourire qui lui fend le visage d'une banane plus blanche que blanche. C'est comme ça pour tous, mais pour lui encore plus. De même, je les trouve tous supers, mais lui encore plus. Faites qu'on lui permette de venir en France !

Avec Mémé, la personne que j'aime le plus doit être Fafa. Il a une bouille à vous rendre le moral les jours les plus sombres de votre existence. Et j'aime sa façon paisible, tranquille de dire les choses, toujours la même, que ce soit pour parler des hommes politiques ou pour me faire remarquer que je peux me baigner, tant pis pour le sable collé, il tombera une fois que je serai sèche.
Kossi aussi est tranquille quand il parle. Mais contrairement à Fafa qui fait un boucan d'enfer dès les premiers sons du djembé, Kossi, je l'ai toujours vu posé.

La plus jolie, c'est Akofa. Ou Louise, je ne sais pas, parce qu'elles ne sont pas faites pareil. Mais Akofa a une de ces classes, toujours joliment habillée, avec sa démarche nonchalante, qu'elle soit en train de porter un seau ou de mâchonner un cure-dents. Ben oui, même comme ça elle a la classe.

Louise, c'est autre chose mais c'est aussi très classieux, elle bouge les hanches comme une africaine ! Elle, elle a vraiment su s'adapter très vite. Et ça me fait chier qu'elle aussi soit malade. Surtout pour ses derniers jours. (heureusement, ça n'a pas duré).


Je m'arrête là, la suite et fin pour demain !

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3 commentaires:

Blogger Nouïlle a dit...

Vivement la suite! Est ce que tu mettras quelques photos avec le fin ou bien? Non je ne pense pas aux photos de la cascade...hum...
Mais tu pourrais mettre celle avec les enfant qui dépasse du mur elle est super sympa celle la...

1 septembre 2008 à 19:27  
Blogger Kro a dit...

Je pourrai aussi mettre celle de la cascade si tu veux, Nouïlle, pas de problème ^^

1 septembre 2008 à 21:48  
Anonymous Anonyme a dit...

Moi je veux la cascadeuh !!!!!!! Allez, ste plait...

2 septembre 2008 à 11:26  

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