Chroniques d'une vie de Kro ordinaire. Ou pas

Putain, Caro, t'es con. Pour une fois que ta conscience t'avait mis dans ton lit à 21h45 et que tu avais tout bouclé, que trouves-tu de mieux à faire ? Bouquiner jusqu'à minuit. La veille du partiel de HIP. Ben bravo.

Réveil dur (forcément). En train de rêver. Un truc bizarre. Je suis à la terrasse d'un café, et j'attends que Fanouche me raconte la chute de son entrevue avec le jedi. Et là, y'a Joachim qui parle de Tantely. Je m'exclame, forcément. On me répond que si je vois des minibus blancs, il est là. "Ils sont venus en minibus". De Madagascar, probablement. Et à ce moment là, ils arrivent. Les minibus. Et Tantely descend. Je me précipite vers lui, je cours, je cours, on se serre dans les bras. 5 minutes. Puis il repart, sans qu'on ait échangé de mots. Je reviens vers la terrasse, dépitée, déçue. Fanouche me raconte la fin. Un truc de merde, suis frustrée. Je vais rajouter quelque chose, et tout d'un coup, j'entends la Mano Negra. Meeeeerde... Mardi matin... Connard de radio-réveil.

Partiel : "L'utopie". Vous avez 3 heures. 3 heures pour écrire des conneries, les mêmes ques les 3/4 de mes petits camarades (parfois on se demande pourquoi les profs s'emmerdent à faire 3 sujets), des trucs qui vont faire chier le prof mais qu'il sera obligé de lire et de noter. A plus de 10 qui plus est, parce que ça ne vaut quand même pas moins.

Manger. Putain, le RU, c'est déprimant. Pas assez dégueu pour être scandaleux. Pas bon. De la bouffe de merde, quoi. Mais même pas assez merdique pour qu'on puisse râler. Ai l'impression d'être en URSS, momentanément, avec mes macaronis insipides, mes carottes qui n'en sont pas, le cube blanc nommé poisson tel un tramway nommé désir, et ma prune ("uuuuuune prune, uuuuune!"), dure comme une pomme et remplie d'eau comme une pastèque.

Tram. Une femme parle au téléphone. Je comprends qu'elle est avec sa mère, et que c'est au sujet d'une reprise de chimio. Pour son môme probablement. C'est moche la vie, des fois. Même dans un pays développé où on a de l'eau chaude tout le temps et la télé avec 500 chaînes. Peut-être encore plus, au fond, je ne sais pas. Parce qu'on se rend compte que ça ne suffit pas pour être heureux. Y'a autre chose.

"Vallier-Catane". Je descends. Il repleut. Temps de merde. Et j'ai envie de dormir. Encore réviser, j'en ai marre, je veux une vie sociale, je veux voir les gens, surtout un. A la maison : porte pas fermée à clé, y'a quelqu'un. Maman, peut-être. Je rentre, j'entends "Raaaaaaaape meeeee... Raaapes me my friend..." ... "Mon frèèèère ?" "Ouais, j'suis aux chiottes", me répond-il d'une voix... jeune. Je lui suggère de mettre encore plus fort. Parce que là, c'est un peu bas pour les voisins, ils sont sourds. Puis je vais aux chiottes moi aussi. Même que je vois une goutte de sang sur ma joue, juste au bord de la pommette. c'est beau, on dirait une héroïne de roman russe. Ca m'appendra à gratter les boutons de moustiques. Tout de suite, l'héroïsme en prend pour son grade...

Le nez à le vitre je réalise un truc : la chose qui me ferait le plus mal, c'est de perdre contacts avec mes amis. Les vrais. Parce qu'à l'iep, y'en des sympas, avec qui je m'entends bien... Mais ça n'a rien à voir : j'en suis à leur expliquer pourquoi je dis gazou. On est toujours seul dans la vie, mais plus ou moins quand même.

Vais me bouffer des tartines, j'ai envie d'avoir un bon goût dans la bouche, pas le goût du RU. Je bloque pendant 30s sur le pot de sauce tomates, me demandant pourquoi ils ont mis "pour 4 personnes", me disant que c'est comme s'ils mettaient ça sur un machin de basilic. C'est con, quoi. J'allume l'ordi pour bosser. Et je préfère défouloirer, c'est quand même plus enrichissant. Peut-être moins porteur, certes, mais je m'en fous un peu en fait.