*Sens le frémissement salamandrique rien qu'en voyant le titre... Au moins jusqu'à ce qu'elle se rappelle que cette année, elle a un bon prof qui va peut-être lui faire (aller, j'ose le mot) aimer l'histoire*En fait, je ne vais pas tellement parler d'histoire, c'est juste que je voulais vous culturer en vous faisant part de l'anecdote saisie au vol par votre serviteuse (beurk) vendredi dans son cours sur "Les migrations internationales : un défi pour la gouvernance mondiale au XXIème siècle" (J'aime ces noms à rallonge qui donnent l'impression que je fais un truc 'achement intellectuel...).Cette anecdote concernait l'expression "c'est l'aubaine". Je suis sûre que vous ne vous êtes jamais demandé, pas plus que moi d'ailleurs, quelle curiosité éthymologique nous avait apporté ça tout frais sur un plateau au milieu de la richesse lexicale de la langue française. N'empêche que maintenant, vous allez le savoir. Grâce à moi, et que vous le vouliez ou non (enfin presque, car rien ne vous empêche de fermer illico presto cette page). C'est beau, non ?Donc, en fait, à la base, tout vient du mot aubain, qui désignait au Moyen-Age en France, et ce jusqu'à la RF (Révolution française, si vous préférez, mais croyez-moi, c'est psychologiquement très dur d'écrire en entier un truc qu'on est habitué à abréger depuis des années... un peu comme dvpt, quoi), mot qui désignait donc les étrangers résidant en France.Et donc ces aubains, comme tout étranger résidant.. pas chez lui, incroyable, non, pour un étranger, avaient un statut particulier, moins avantageux que celui de sujet du Roy. Ce statut comportait notamment l'incapacité successoriale, ce qui signifie, si je traduis ça en langage non juridique, que leurs descendants ne pouvaient pas hériter des biens et des terres qu'ils avaient pu acheter en France. Par conséquent, lorsque les aubains détenteurs de biens mourraient, tout leur patrimoine échouait au Roi ou au seigneur local en vertu de ce qu'on appelait le droit d'aubaine.Et voilà comment la langue française hérita, elle, de ce mot, qui signifie aujourd'hui une chance inattendue car pas spécialement méritée.C'est fou, hein ?Libellés : Dixit Kro, essplications, Gnuserie, in parenthèses we trust, question existentielle