Chronique d'un blocage ordinaire... ou pas
Bon ! (Pourquoi est-ce que je commence tous mes messages par bon ?) Bon, disais-je, ça fait quelques temps que je pensais vous entretenir de petites touches récoltées de ci de là concernant ma vie étudiante actuelle, quite inexistante si on se base sur le nombre d'heures de cours depuis 2 semaines, mais quand même (ça aussi c'est dauphinois... quand même, on n'est pas des quand même ! (et l'avantage de l'écrit, c'est qu'il masque ma déplorable absence de capacité à faire la diphtongue sur le "an", fille d'émigrée que je suis (enfin juste du père, je tiens à le préciser))).
D'abord, j'ai pensé à vous faire un post sur les perles entendues aux AG. C'est assez savoureux. Et puis j'ai eu la flemme de noter. Je me rappelle quand même avec bonheur ces petites touches de "Je trouve ça scandaleux, les gens qui se disent étudiants et qui sont contre le blocage" (le gus avait commencé par parler de démocratie avant ça et a ensuite fini par dire que en gros, si on était pour la loi LRU, on soutenait la politique impérialiste de Georges Bush) ou de "ouais ben moi je m'en fous d'abord, les bloqueurs c'est qu'une bande de branlots qui empêchent les autres de bosser, mais moi j'aurai mon année grâce à la prépa privée que je suis à côté". Ou encore, la nana qui commence par dire "je vous préviens que mes chers amis de l'UNI (syndicat étudiant à la botte de l'ump) me traitent de bolcho-trostkystes" et qui finit par "l'hiver sera rude... courage camarade !".
Donc c'est assez savoureux au début, mais au final, on entend 30 fois les mêmes choses et c'est un peu lassant. Y'a les gens qui disent des trucs bien, ceux qui sont à flinguer des deux côtés et voilà, en gros.
J'ai ensuite pensé hier à vous faire un compte-rendu de la manière dont on a voté en AG, c'était grandiose : les pour à gauche, les contre à droite. Moralité, les absentions, allez vous faire foutre, et combien de gens ont voté, ahahah, bonne question, tout y était pour que le résultat soit vachement légitime aux yeux de l'administration (et moi quand je propose le recensement des pours et des contres avec croix sur la carte d'étudiant comme ça on risque de pas de l'effacer (non parce que la semaine dernier on avait fait ça, mais la croix était sur la main et certains l'ont effacé. breeef), et donc quand je dis ça on me dit que oui mais c'est pas juste, y'a pas que les étudiants qui ont le droit de voter le blocage de la fac. Ah bon...).
Mais finalement, le bouquet est arrivé ce matin avec le pétage de cable de l'administration, et en particulier du directeur de l'IEP. C'était grandiose, et assez choquant il faut dire. En gros, depuis le début, M. Ihl refuse toute communication avec les étudiants, il veut que l'IEP organise sa propre AG mais nous refuse tout accès aux amphis pour ce faire. Et ce matin, il était décidé à faire reprendre les cours. Mais les bloqueurs étaient décidés à bloquer. Donc M.Ihl a littéralement pété les plombs, s'emparant d'une structure métallique de poubelle et se mettant à tabasser un des gugus. Puis il a demandé à la concierge de lâcher les chiens et a appelé les CRS, du jamais vu sur le campus depuis 68. Donc les CRS ont débarqué, ont fait dans la dentelle comme à leur habitude puis sont ensuite partis s'égayer gentiment sur le campus, et leur promenade bucolique les a amenés à se confronter à quelques étudiants qui papotaient gentiment devant les locaux de l'UPMF et en gros, les pompiers aussi ont été appelés au final. Enjoy.
C'est sur ces entrefaits que votre envoyée spéciale autoproclamée débarque à 10h30 sur le campus, et plus particulièrement à l'IEP qui était en plein bordel. Certains étaient en cours, ayant accepté d'y aller escortés par des CRS. Beaucoup d'autres étaient devant, et finalement, on n'a pas attendu la permission de M.Ihl et on a organisé une réunion interne dans un de nos amphis (non parce que dehors ça caillait quand même. Y'a pas à dire, rien de tel que le printemps naissant pour organiser un mouvement social... y compris pour ceux qui n'y prennent pas part activement, parce qu'on est quand même là à se peler le cul dans les AG). Même que j'ai pris la parole et que j'ai été vachement applaudie, z'avez vu la classe ?
Moralité, suis pas prête de reprendre les cours, vu que tant que y'aura des CRS, je refuse d'y mettre les pieds... Et tout ça, c'est très mauvais pour M. Ihl, s'il ne démissione pas sur ce coup, je me demande. Ca fait tâche, pour le directeur de campagne de Michel Destot quand même...
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